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Entretien avec Matthias Michaut, vainqueur du Challenge des Forts 3 épreuves en 2023 !

Il s’est imposé en patron sur le Challenge 3 Épreuves 2023.

Retour d’expérience avec le bisontin Matthias Michaut, un fidèle du Trail des Forts.

Quel rapport entretenez-vous avec le Trail des Forts de Besançon ?

Besançon, c’est mon jardin, j’habite à Besançon depuis que je suis né. Je suis licencié à l’ASPTT Besançon et je m’entraîne avec Alexis Gaiffe et Ophélie Mougin.

Le Trail des Forts, quand j’étais petit, je le voyais comme un « monument ». C’était une course qui me faisait rêver dans mon enfance. Mon père y participait et nous allions le voir. C’était le début de ce trail et les trails n’étaient pas encore tendances. On voyait ça comme une aventure où des passionnés un peu fous partaient ainsi faire leur course accidentée de 30 km. À l’époque, c’était un format de 30 km et ils arrivaient à Montfaucon.

Aujourd’hui, vous êtes un fidèle du Trail des forts ?

Oui, j’y ai participé au moins 6 fois. J’ai commencé par le 28 km en 2017 et 2018. Le 48 km l’année suivante. Puis, j’ai fait 3 podiums sur le 21 km, mais je n’ai jamais gagné : 3ème en 2020 et 2ème en 2021 et 2022. Puis en 2023, je me suis inscrit pour le challenge parce que, déjà, je trouvais l’idée plutôt sympa de faire trois courses. Aujourd’hui je ne suis plus qu’investie à 50% de mes capacité

J’étais chez moi, donc, j’allais bénéficier de soutien. C’était donc plus agréable de prolonger l’expérience sur trois jours plutôt qu’un seul, c’est sur! Mais c’était surtout une étape pour la suite de la saison. Je l’ai pris davantage comme un gros week-end d’entraînement en vue des prochaines épreuves. Ça m’a permis d’accumuler un volume d’entraînement important ce week-end-là, une sorte de « petit week-end choc » de manière ludique.

Comment avez-vous vécu cet enchaînement ?

Le week-end s’est bien déroulé, même si le samedi, je l’ai trouvé difficile ! J’ai senti que j’avais déjà payé le gros effort du contre-la-montre de la veille, mais cela m’a permis de bien travailler ce week-end-là. Le chrono du vendredi, je l’ai fait à 110%. C’est dans ce format que je me suis senti le mieux dans le week-end. C’est un effort nerveux, pour autant ce n’est pas un format sur lequel j’ai l’habitude d’exercer.

Le lendemain, je me suis dit : « On va jouer sur la sur-fatigue », donc pour les 21 km, je suis parti avec l’intention de la gagner, même si je savais que c’était la course la plus relevée. Mais j’ai vite senti que j’étais un peu limité le samedi. Après, je dis cela mais peut être qu’avec du repos, je n’aurais pas fait mieux. Il y avait aussi de très bons coureurs au départ de ce 21km. Mais le but était de se mettre constamment à bloc. Je finis finalement 4ème, au pied du podium. C’était satisfaisant!

Mais le lendemain, vous avez remporté les onze kilomètres, la course que vous avez préférée ? 

En réalité, je suis arrivé le dimanche matin vraiment fatigué des deux jours, musculairement et physiquement. Moralement aussi, j’étais épuisé, car se remobiliser chaque jour pour une course demande une énergie mentale considérable. En arrivant le matin pour ces 11km, j’avais les jambes un peu flageolantes, mais la course s’est finalement bien déroulée. Je pense que les autres concurrents auraient dû m’attaquer d’avantage et d’entrée de course pour me faire douter. Le départ prudent m’a permis de me réveiller et de produire mon effort dans Chaudanne.

Mais de manière générale, est-ce que ça a été facile, pour vous, d’enchaîner ces trois épreuves ? 

C’est là que l’on réalise que les courses à étapes, en vélo par exemple, les gars sont forts, mais si on analyse bien ce qu’ils font, ils sont rarement devant tous les jours. La personne qui gagne le Tour de France n’est pas à l’avant tous les jours. Il reste souvent au chaud au milieu du peloton.

Être constamment devant demande et prend une énergie folle. Donc, si un jour à l’autre je m’étais dit que sur le 21 km par exemple, je restais avec le 10ème, ça aurait peut-être été plus facile. Le fait d’être constamment à la bagarre à l’avant m’a fatigué physiquement, mais je pense que c’était plus mental.

Le dimanche, je suis arrivé très fatigué. En termes de récupération, c’était particulier et très court. Finalement, courir en soi n’est pas si difficile. C’est ce qui entoure la course, l’énergie que cela demande.

Auriez-vous un conseil à donner aux personnes qui vont s’engager sur ce challenge 3 jours ? 

C’est une superbe expérience, un format génial à expérimenter. C’est assez ludique. Ça change et tous les jours, on remet un dossard. Ce que j’ai aimé dans ce challenge, c’est de retrouver les copains de la veille. Ça crée des liens et un groupe, j’ai même rencontré des amis. Je l’ai comparé à un décathlon en athlétisme. On se soutient tous. Le dimanche, j’étais fatigué, mais en voyant l’expression des autres, j’étais un peu rassuré aussi, je me disais que nous étions tous dans la même situation. J’ai eu le sentiment qu’il y avait un gros soutien, et ça, c’est quelque chose à vivre malgré tout, j’ai adoré ça !

Si j’ai un conseil : c’est surtout au niveau de la récupération entre les courses, cela pompe une énergie folle. Il faut se recentrer immédiatement sur la suivante et repenser tout de suite à sa récupération.

On vous revoit au départ du Challenge cette année ?

Je n’ai pas encore fait mon choix. Je suis en attente de savoir si nous aurons les Interclubs avec mon club ce week-end là. Mais si la santé est bonne, c’est sur que je serai présent sur une épreuve. Peut être sur le relais avec mon entraîneur pour partager un bon moment ou sur le Challenge à nouveau, on verra…

Après ce week-end-là, j’ai le souvenir que les 10 jours suivants, il m’a fallu m’en remettre, mais je sentais que ça m’avait pompé énormément d’énergie.

Que pensez-vous de la nouvelle configuration sur deux jours avec le contre la montre le samedi soir ? 

L’idée n’est pas mauvaise. Personnellement, je pense que je préférerais cette configuration. C’est peut-être plus facile de faire ça sur 2 jours. Les coureurs seront frais. Ça ira peut-être un peu moins vite sur le contre-la-montre le soir, mais ils seront dedans, concentrés sur leur course.

D’autres courses prévues en 2024 ?

Ma saison est atypique, mais c’est le lot du calendrier de la fédération. Je vais monter crescendo en distance.

  • Février : Cross
  • Mars : 10km route
  • Avril : championnat de France de Trail
  • Mai : Trail des Forts (soit le 21km, soit le 36km) et Maxi Race (40 km)
  • Juillet : Trail des Passerelles Monteynard (63 km)
  • Le 60 km sera ma plus grande distance jamais faite, aussi longue. Ma distance la plus longue a été faite au Trail des Forts en 2019, j’avais couru le 48 km.
  • Fin d’année : Une première tentative sur marathon à Florence.

On va suivre ça avec attention.

Merci Matthias.